Ici tu découvriras les bijoux que sont les documents officiels en lien avec le Synode 2018 sur les jeunes, la foi et le discernement des vocations.
Bien du plaisir!
EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE
CHRISTUS VIVIT
DU SAINT-PÈRE
FRANÇOIS
AUX JEUNES ET À TOUT LE PEUPLE DE DIEU
1. Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc : Il vit et il te veut vivant !
2. Il est en toi, il est avec toi et jamais ne t’abandonne. Tu as beau t’éloigner, le Ressuscité est là, t’appelant et t’attendant pour recommencer. Quand tu te sens vieilli par la tristesse, les rancœurs, les peurs, les doutes ou les échecs, il sera toujours là pour te redonner force et espérance.
3. A vous tous, jeunes chrétiens, j’écris avec affection cette Exhortation apostolique, c’est-à-dire une lettre qui rappelle certaines convictions de foi et qui, en même temps, encourage à grandir en sainteté et dans l’engagement de sa propre vocation. Mais étant donné qu’il s’agit d’une balise sur un chemin synodal, je m’adresse en même temps à tout le peuple de Dieu, à ses pasteurs et à ses fidèles, car la réflexion sur les jeunes et pour les jeunes nous interpelle et nous stimule tous. Par conséquent, dans certains paragraphes, je m’adresserai directement aux jeunes et, dans d’autres, je ferai des approches plus générales pour le discernement ecclésial.
4. Je me suis laissé inspirer par la richesse des réflexions et des échanges du Synode de l’année passée. Je ne pourrai pas présenter ici toutes les contributions, que vous pourrez lire dans le Document final, mais j’ai essayé d’inclure dans la rédaction de cette lettre les propositions qui m’ont paru les plus significatives. Ainsi, ma parole sera chargée de mille voix de croyants du monde entier qui ont fait parvenir leurs opinions au Synode. Même les jeunes non croyants, qui ont voulu y prendre part par leurs réflexions, ont soulevé des questions qui ont suscité en moi de nouvelles interrogations.
1. INTRODUCTION
L’événement synodal que nous avons vécu
1. « Je répandrai mon Esprit sur toute chair. Alors vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes auront des visions et vos vieillards des songes » (Ac 2, 17 ; cf. Jl 3, 1). C’est l’expérience que nous avons faite au cours de ce Synode, en cheminant ensemble et en nous mettant à l’écoute de la voix de l’Esprit. Ilnous a stupéfaits par la richesse de ses dons, il nous a comblés de son courage et de sa force pour porterau monde l’espérance.
Nous avons marché ensemble, avec le Successeur de Pierre, qui nous a confirmés dans la foi et nous arevigorés dans l’enthousiasme de la mission. Bien que provenant de contextes très différents du point devue culturel et ecclésial, nous avons ressenti, dès le début, une harmonie spirituelle, un désir de dialogue et une véritable empathie. Nous avons travaillé ensemble, en mettant en commun ce qui nous tenait leplus à cœur, en faisant part de nos préoccupations, sans cacher nos difficultés. De nombreusesinterventions ont suscité en nous émotion et compassion évangélique : nous avons senti que nous formions un seul corps qui souffre et se réjouit. Nous désirons partager avec tous l’expérience de grâce que nous avons vécue et transmettre à nos Églises et au monde entier la joie de l’Évangile.
La présence des jeunes a constitué une nouveauté : à travers eux, la voix de toute une génération a résonné au Synode. En cheminant avec eux, pèlerins sur la tombe de Pierre, nous avons expérimenté uneproximité qui crée les conditions pour faire de l’Église un espace de dialogue et un fascinant témoignagede fraternité. La force de cette expérience surpasse la fatigue et la faiblesse. Le Seigneur continue de répéter : "Ne craignez pas, je suis avec vous".
Le processus de préparation
2. Les contributions des
épiscopats et l’apport de pasteurs, de religieux, de laïcs, d’experts, d’éducateurs et de beaucoup d’autres nous ont été d’un grand profit. Dès le début, les jeunes ont
été impliqués dans leprocessus synodal : le Questionnaire en ligne, de nombreuses contributions
personnelles et surtout
la Réunion présynodale en sont le signe éloquent. Leur apport a été essentiel, comme dans le récit despoissons et des pains : Jésus a pu accomplir ce miracle grâce à la disponibilité d’un garçon qui a généreusement offert
ce qu’il avait (cf. Jn 6, 8-11).
Toutes les contributions ont été résumées dans l’Instrumentum laboris, qui a constitué la base solide des débats durant les semaines de l’Assemblée. Maintenant le Document final rassemble le résultat de ceprocessus et le relance vers l’avenir : il exprime ce que les Pères synodaux ont reconnu, interprété etchoisi à la lumière de la Parole de Dieu.
Le Document final de l’Assemblée synodale
3. Il est important de clarifier la relation entre l’Instrumentum laboris et le Document final. Le premier représente le cadre de référence d’unité et de synthèse apparu au cours des deux années d’écoute ; lesecond est le fruit du discernement effectué et rassemble les thèmes sur lesquels les Pères synodaux se sont concentrés avec une intensité et une passion particulières. Nous reconnaissons donc la diversité et la complémentarité de ces deux textes.
Le présent Document est offert au Saint-Père (cf. François, Episcopalis communio, n° 18 ; Instruction,art. 35 § 5) et à toute l’Église comme fruit de ce Synode. Comme le parcours synodal n’est pas encore terminé et prévoit une phrase de mise en œuvre (cf. Episcopalis communio, nos 19-21), le Document final constitue un plan pour orienter les prochains pas que l’Église est appelée à accomplir.
PRÉSENTATION
Le 6 octobre 2016, le Saint-Père annonçait le thème de la XVème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».
Le parcours synodal a commencé immédiatement par la rédaction du Document préparatoire (DP), publié le 13 janvier 2017 conjointement avec une « Lettre aux jeunes » du Saint-Père. Le DP comprenait un Questionnaire, principalement destiné aux ConférencesÉpiscopales, aux Synodes des Églises Orientales Catholiques et à d’autres organismesecclésiaux ; il contenait quinze questions pour tous, plus trois spécifiques pour chaque continent ainsi qu’une demande de partage de trois « bonnes pratiques ».
Du 11 au 15 septembre 2017 s’est tenu, en présence de nombreux experts et d’un certainnombre de jeunes, un Séminaire international sur la situation des jeunes qui a aidé à aborder d’un point de vue scientifique la situation des jeunes dans le monde d’aujourd’hui.
À côté de ces initiatives destinées à mobiliser l’Église dans son ensemble, les occasions d’écoute de la voix des jeunes n’ont pas manqué, parce qu’on a voulu les rendre acteurs dès le départ. En premier lieu, on a mis en place un Questionnaire en ligne en différentes langues et traduit par plusieurs Conférences Épiscopales, qui a collecté les réponses de plus de cent mille jeunes. Le matériel recueilli est immense. De plus, une Réunion pré-synodale a eu lieu (Rome, 19-24 mars 2018) et s’est conclue le dimanche des Rameaux par la remise au Saint-Père d’unDocument final. Trois cents jeunes provenant des cinq continents ont participé à cette initiative,ainsi que quinze mille jeunes par l’intermédiaire des réseaux sociaux. L’événement, expression du désir de l’Église de se mettre à l’écoute de tous les jeunes, sans exception, a reçu un écho important.
Le matériel collecté par ces quatre sources principales – auxquelles s’ajoutent plusieurs« Observations » parvenues directement à la Secrétairerie Générale du Synode – est assurément très vaste. Grâce à plusieurs experts, il a été amplement analysé, attentivement synthétisé et enfin recueilli dans le présent « Instrument de travail » qui a été approuvé par le XIVème Conseil Ordinaire de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques, en présence du Saint-Père.
Le texte est structuré en trois parties et reprend les questions sous une formefonctionnelle par rapport au déroulement de l’Assemblée synodale d’octobre prochain, selonla méthode même du discernement : la Ière partie, liée au verbe « reconnaître », recueille en cinq chapitres et suivant différentes perspectives divers moments d’écoute de la réalité, pour fairele point sur la situation des jeunes ; la IIe partie, orientée par le verbe « interpréter », offre en quatre chapitres des clés de lecture sur les questions décisives présentées au discernement du Synode ; la IIIe partie, qui a pour objectif d’arriver à « choisir », recueille en quatre chapitres divers éléments pour aider les Pères synodaux à prendre position quant aux orientations et aux décisions à prendre.
Le texte se conclut par une attention importante donnée à la question de la sainteté, de manière à ce que l’Assemblée synodale reconnaisse en elle « le visage le plus beau de l’Église »(GE 9) et sache le proposer aujourd’hui à tous les jeunes.
Du Vatican, le 8 mai 2018
Lorenzo Card. Baldisseri Secrétaire Général du Synode des Évêques
Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à de nombreux défis et opportunités. La plupart sont liés à des contextes spécifiques et d’autres sont partagés par tous les continents. Dans ce contexte, il est nécessaire que l’Eglise travaille sa manière d’appréhender les jeunes, afin qu’elle soit pour eux un guide constructif et pertinent.
Ce document est une synthèse qui exprime certaines de nos pensées et expériences. Il est important de noter que ce sont là des réflexions de jeunes du 21ème siècle, de différentes religions et différentes cultures. Avec cela à l’esprit, l’Eglise doit considérer ces réflexions non pas comme une analyse empirique d’un temps du passé, mais plutôt comme un état des lieux de ce que nous sommes aujourd’hui, de là où nous nous dirigeons. Nous proposons ces réflexions comme un indicateur de ce que l’Eglise a besoin de faire pour avancer.
Il est important, en premier lieu, de clarifier les paramètres de ce document. Il ne s’agit pas de composer un traité théologique, ni d’établir un nouvel enseignement de l’Eglise. Il s’agit plutôt d’une déclaration reflétant les réalités spécifiques, personnalités, croyances et expériences des jeunes du monde entier. Ce document est destiné aux Pères Synodaux. Il s’agit de donner aux évêques une boussole, les guidant vers une compréhension claire des jeunes : une aide pour le Synode des évêques sur la jeunesse, la foi et le discernement, au mois d’octobre 2018. Il est important que ces expériences soient vues et comprises en fonction des différents contextes dans lesquels les jeunes sont situés.
Ces réflexions sont nées de la rencontre de 300 jeunes représentants du monde entier, convoqués à Rome du 19 au 25 mars 2018 à l’occasion du Pré-Synode pour les jeunes et la participation en ligne de 15 000 jeunes, à travers les groupes Facebook.
Ce document est un résumé de toutes les contributions des participants basé sur le travail de 20 groupes de langues et 6 autres provenant des réseaux sociaux. Cela sera une composante, parmi d’autres, de l’Instrumentum Laboris, pour le Synode des Evêques de 2018. Nous espérons que l’Eglise et d’autres institutions peuvent s’inspirer de cette méthode de travail du Pré-Synode et écouter davantage la voix des jeunes.
Ayant compris cela, nous pouvons aller plus loin pour réfléchir avec ouverture et foi sur la situation des jeunes aujourd’hui : les lieux ou les jeunes se retrouvent, les expériences relationnelles qui fondent leur personnalité, comment l’Eglise les aide à comprendre plus profondément qui ils sont et leur place dans le monde.
SYNOD OF BISHOPS
XV ORDINARY GENERAL ASSEMBLY
«YOUNG PEOPLE, THE FAITH AND
VOCATIONAL DISCERNMENT»
PRE-SYNODAL
MEETING
SYNTHESIS OF THE 6 LINGUISTIC GROUPS CONNECTED THROUGH THE SOCIAL MEDIA
ROME, 19-24 MARCH 2018
FRANÇAIS
#QuiSuisJe
(1) La formation de la personne.
Quelles sont les expériences relationnelles, les évènements particuliers, les lieux spécifiques qui contribuent particulièrement à forger l’identité des jeunes ?
Le premier lieu de construction mentionné est la famille. L’école et
les études sont des espaces reconnus de formation majeurs en tant que lieux primaires de
socialisation.
La place des amis est très importante et les relations personnelles ont beaucoup d’influence dans la formation de l’identité des jeunes. Les
relations informelles et rencontres ponctuelles sont souvent citées : importance du dialogue, de l’écoute, du témoignage des aînés ou d’autres jeunes, importance de la transmission de valeurs, de
l’identification à une figure inspirante.
Les activités associatives, la musique, le sport etc. reviennent souvent dans les commentaires. Internet revient beaucoup comme lieu de formation, comme sources d’informations et de découvertes qui forge l’identité des jeunes. Les réseaux sociaux et Facebook sont aussi cités comme lieu de socialisation, même s’il y a des réticences face à l’utilisation abusive de ces outils.
Les lieux de FOI : l’Eglise est
reconnue comme une instance majeure de construction de la personne. Les
responsabilités qu’elle confie aux jeunes ressortent comme des éléments qui comptent dans la
formation de notre génération.
NB : la majorité des
personnes du groupe Facebook francophone semblent être catholiques pratiquantes, cette vision peut donc être peu représentative de la génération au sens large.
- Les lieux de Foi les plus formateurs sont avant tout les groupes. On sent une préoccupation
d’appartenance à un groupe, importante pour cette génération, qui se traduit aussi dans les engagements d’Eglise
: Scoutisme, associations et mouvements, groupe de prière, aumônerie etc.
- Les évènements et les temps forts reviennent énormément comme lieux de formation privilégiés pour un jeune : JMJ, rassemblements à Taizé et autres camps dans
les communautés religieuses et mouvements...
- Importance de l’intériorité : prière, retraites, silence pour se construire soi-même, développement personnel. A noter : le mot discernement n’est cité qu’une seule fois dans les réponses à cette question.
A noter : la paroisse est moins fréquemment citée par les jeunes comme lieu de formation de leurs êtres. Seul le service de l’autel est mentionné comme lieu de construction au sein de la paroisse. Vision assez négative de la paroisse : « nécessité de sortir de la paroisse pour aller vers le monde » « ne pas cultiver l’entre soi ».
#diversité
(2) Le rapport à la diversité.
Quels défis et quelles opportunités émergent dans notre monde hyper-connecté, multiculturel et interreligieux, où les inégalités et les divisions sont malheureusement
croissantes ?
L’hyper connexion du monde et le progrès technique apparaissent d’abord comme une opportunité de rencontre, d’ouverture, de fraternité, de développement personnel, de découverte du multiculturalisme et de
la diversité, de formation et d’information...
Toutefois,
le thème du communautarisme et des divisions entre communautés revient systématiquement dans cette question sur la
diversité : malgré la multiculture et l’interreligieux, les jeunes soulignent qu’ils évoluent au quotidien
avec des personnes qui leurs ressemblent (religion, culture, ethnie, tranche
d’âge, milieu social).
L’entrisme, le repli sur soi, l’opposition de différents groupes au sein de l’Eglise et dans le monde
sont au cœur des discussions. Ces concepts sont mis en lien avec les notions de peur, insécurité, individualisme...
SYNODE DES ÉVÊQUES
XV ASSEMBLÉE GENÉRALE ORDINAIRE
«LE JEUNES, LA FOI ET
LE DISCERNEMENT VOCATIONNEL»
RÉUNION
PRÉ-SYNODALE
SYNTHESE DES 3 GROUPES DE LANGUE FRANÇAISE
ROME, 19-24 MARS 2018
FRANÇAIS 1
Première partie
DÉFIS ET OPPORTUNITÉS DES JEUNES DANS LE MONDE D'AUJOURD'HUI
1) La formation de la personnalité.
>Importance des relations familiales et amicales dans la formation de l'identité et de la personnalité des
jeunes.
>Les jeunes sont souvent perdus.
-Les personnes. Ils manquent de modèles à suivre, de personnes de confiance qui les écoutent et les
accompagnent.
-Position du jeune. Ils ont du mal à prendre du recul dans une société où prime la forme et où les médias proposent des modèles mensongers.
-Les lieux. Ils manquent de lieux où se confier et trouver des réponses.
Exemples de perte de repères:
-Perte de confiance en la politique. Ils ne savent plus qui a raison, qui croire et ce qui est juste.
-En Afrique les jeunes sont souvent livrés à eux même.
-Les cas de pédophilie (dans et en dehors de l'Église) entrainent un sentiment de méfiance vis à vis de l'autorité, la personne référente devient une personne de qui il faut se
méfier.
-Pornographie / Expériences sexuelles très tôt / Grossesses précoces (parfois 12-13 ans)
2) Le rapport avec la diversité.
>Malgré un monde hyper-connecté les échanges des jeunes restent limités avec ceux qui leur ressemblent. Manquent
de confrontation avec la différence et manque d'espace de rencontre.
>Dans certain pays d'Afrique division des différentes confessions chrétiennes jusque dans les familles. >Exemple positif à l'Ile Maurice, au
Liban et au Sénégal d’accueil de la diversité inter-religieuse.
>La vie communautaire et l'éducation sont une opportunité pour vivre la rencontre de l'autre.
3) Les jeunes et l'avenir
>(En Afrique et en Moyen-orient)Les jeunes ont comme premier rêve de bien vivre et de trouver un travail. Beaucoup de jeunes immigrent pour trouver une meilleure situation économique, environnementale, la paix et sont attiré par le mythe de l'occident (véhiculé par les médias et ceux qui profitent de l'industrie de l'immigration.
>(En Occident) Le rêve des jeunes est centré sur leur épanouissement et leur réalisation personnel. >Malgré
tout les jeunes cherchent à construire un monde ensemble. Certains s'engagent pour l'unité et donnent leur vie pour mettre fin à un système injuste. Les rêves des jeunes sont en
décalage avec les réalités sociaux-économiques, le favoritisme et la corruption.
>Une jeunesse à deux vitesses : ceux qui s'en sortent, qui peuvent rêver et ceux qui subissent leur réalité.
4) Le rapport avec la technologie (smartphones, internet, les réseaux sociaux,...)
>La technologie est source d'opportunités (éducation, business).
>Elle comporte des dérives et des dangers (addiction / hyper-présence / exposition précoce / construction de l'identité par les réseau sociaux)
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RÉUNION PRÉ-SYNODAL DES JEUNES AU
Chers jeunes, bonjour !
Je salue tous les 15.340 [participants]! Espérons que demain ils seront plus nombreux dans notre discussion pour faire sortir ce que chacun de vous et de nous, nous avons dans le cœur. Parler avec courage. Sans honte, non. Ici, la honte, on la laisse derrière la porte. On parle courageusement: je dis ce que je sens et si quelqu’un se sent offensé, je demande pardon et je vais de l’avant. Vous savez parler comme cela. Mais il faut écouter avec humilité. Si celui qui parle ne me plaît pas, je dois écouter plus encore, parce que tout le monde a le droit d’être écouté, comme tout le monde a le droit de parler.
Merci d’avoir accepté l’invitation de venir ici. Certains d’entre vous ont dû faire un long voyage. D’autres, au lieu d’aller dormir — parce que c’est l’heure d’aller dormir chez eux — sont reliés à nous. Ils passeront la nuit à écouter. Vous venez de nombreuses parties du monde et vous portez avec vous une grande diversité de peuples, de cultures et aussi de religions: vous n’êtes pas tous catholiques et chrétiens, pas même tous croyants, mais vous êtes certainement tous animés du désir de donner le meilleur de vous. Et je n’ai pas de doutes là-dessus. Je salue aussi ceux qui se connecteront, et qui l’ont déjà fait: merci pour votre contribution!
Je veux remercier particulièrement le secrétariat du synode, le cardinal-secrétaire, le secrétaire et tous ceux, tous ceux qui travaillent au secrétariat du synode. Ils ont beaucoup travaillé pour cela et ils ont eu de l’imagination pour inventer des choses et une créativité très grandes. Merci beaucoup, cardinal Baldisseri, ainsi qu’à tous vos collaborateurs.
Vous êtes invités parce que votre apport est indispensable. Nous avons besoin de vous pour préparer le synode qui réunira les évêques en octobre sur le thème: Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. A de nombreux moments de l’histoire de l’Eglise, comme aussi dans de nombreux épisodes bibliques, Dieu a voulu parler par le biais des plus jeunes: je pense, par exemple, à Samuel, à David et à Daniel. J’aime beaucoup l’histoire de Samuel, quand il entend la voix de Dieu. La Bible dit: «A cette époque, on n’avait pas l’habitude d’entendre la voix de Dieu. C’était un peuple désorienté». C’est un jeune qui a ouvert cette porte. Dans les moments difficiles, le Seigneur fait avancer l’histoire avec les jeunes. Ils disent la vérité, ils n’ont pas honte. Je ne dis pas qu’ils sont «effrontés» mais ils n’ont pas honte et disent la vérité. Et David, quand il était jeune, commence avec ce courage. Et aussi avec ses péchés. Parce que c’est intéressant, toutes ces personnes ne sont pas nées saintes, ne sont pas nées justes, modèles pour les autres. Ce sont tous des hommes et des femmes pécheurs et pécheresses, mais qui ont senti le désir de faire quelque chose de bon, Dieu les a poussés et ils ont avancé. Et c’est très beau. Nous pouvons penser: «Tout cela, c’est pour les personnes justes, pour les prêtres et pour les sœurs». Non, c’est pour tout le monde. Et encore plus pour vous les jeunes, parce que vous avez beaucoup de force pour dire les choses, pour sentir les choses, pour rire et aussi pour pleurer. Nous, les adultes, souvent, souvent, nous avons oublié la capacité à pleurer, nous nous sommes habitués: «Le monde est comme cela… qu’ils se débrouillent». Et nous avançons comme cela. C’est pourquoi je vous exhorte, s’il vous plaît: soyez courageux ces jours-ci, dites tout ce qui vous vient à l’esprit; et si tu te trompes, un autre te corrigera. Mais avancez avec courage!
Envie d'en lire plus ? Télécharges le discours du Pape François pour l'ouverture de la réunion pré-synodale en entier !
En octobre 2018 aura lieu un synode des évêques sur les jeunes. Le Pape, qui désire que les jeunes soient protagonistes de la préparation de ce synode, a choisi d’en réunir 300 du monde entier, du 19 au 24 mars prochains. Pour les autres, bonne nouvelle : ils pourront vivre le pré-synode sur facebook et le fruit de leurs échanges fera l’objet d’un document remis au Pape en personne !
Vous souhaitiez participer à la préparation de ce grand événement d’Eglise qui s’annonce, à savoir le synode sur les jeunes d’octobre prochain, mais vous ne saviez pas comment vous y prendre ? Vous vous demandiez ce que des évêques allaient bien pouvoir dire sur un sujet qui vous concerne en premier plan, les jeunes ?
La réponse est venue de la place Saint-Pierre, de la bouche du Pape lui-même ce dimanche 18 février à l’occasion de l’Angelus :
« Je désire très fortement que les jeunes soient protagonistes [de la préparation du synode]. C’est pourquoi ils pourront intervenir en ligne à travers des groupes linguistiques modérés par d’autres jeunes. L’apport de ces jeunes en réseaux s’unira à ceux de la réunion à Rome [des 300 jeunes présents à Rome du 19 au 24 mars]. Chers jeunes, je vous remercie de votre contribution pour marcher ensemble ! »
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Lorenzo Card. Baldisseri
(Lourdes, 10 février 2018)
Excellence,
Monsieur le Recteur,
Messieurs les Chapelains du sanctuaire,
Chers amis,
C’est pour moi une joie immense que de me retrouver ici, aujourd’hui, en ce cher sanctuaire de Massabielle pour fêter avec vous un double anniversaire : la célébration liturgique de Notre-Dame de Lourdes et le 160e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à la jeune Bernadette Soubirous. Je suis infiniment reconnaissant envers Mgr Nicolas Brouwet, l’évêque de Tarbes et Lourdes, d’avoir eu la courtoisie et l’heureuse inspiration de m’associer à ces événements si importants pour le sanctuaire et pour tous ceux pour lesquels ce lieu des apparitions compte.
Votre colloque, cette année, porte sur la transmission et particulièrement sur la transmission de la foi et du sens de la vie aux jeunes générations. Ce thème est donc en harmonie avec celui de l’Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques qui sera célébrée en octobre de cette année et qui est le suivant : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».
Ces deux thèmes portent sur des sujets qui sont au cœur de la vie chrétienne car comme le dit si bien le Pape François, « la transmission de la foi est aussi une transmission de l’espérance » (Discours aux membres de la CAL, 28 février 2014). Voilà l’accent sur l’espérance que je voudrai souligner dans cette brève communication.
Or, nous savons bien que pour nous chrétiens l’espérance, loin d’être un concept philosophique ou humaniste, est avant tout une personne et un visage : celui de Jésus-Christ sauveur. Avec cette espérance, la transmission de la foi ne se limite pas à des « contenus abstraits», et donc superficiel ou idéologique, mais est une personne qu’est le Christ.
Ce devoir de transmission est contemporain des temps apostoliques. Déjà saint Paul dans sa première lettre à la Communauté de Corinthe affirmait : « je vous ai transmis ce que moi-même ai reçu » (1 Co 15, 3). S. Paul insiste sur l’antériorité du fait de la réception par rapport à celui de la transmission. Et ceci nous conduit tout naturellement à considérer les diverses phases de la transmission de la foi : il s’agit d’une triade comme celles dont raffolent notre Pape : réception – acceptation – transmission.
Envie d'en lire plus ? Télécharges le discours du cardinal Baldisseri, secrétaire général du synode des jeunes, en entier !
SYNODE DES ÉVÊQUES
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XVème ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
Les jeunes, la foi et
le discernement vocationnel
DOCUMENT PRÉPARATOIRE
Introduction
« Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jn 15, 11) : tel est le projet de Dieu pour les hommes et les femmes de tout temps et donc aussi pour tous les jeunes
hommes et les jeunes femmes du IIIème millénaire, sans exception.
Annoncer la joie de l’Évangile, c’est la mission que le Seigneur a confiée à son Église. Le Synode sur la nouvelle évangélisation et l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium ont abordé la façon d’accomplir cette mission dans le monde d’aujourd’hui. En revanche, les deux Synodes sur la famille et l’Exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia ont été consacrés à l’accompagnement des familles à la rencontre de cette joie.
En continuité avec ce cheminement, à travers un nouveau parcours synodal sur le thème : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel », l’Église a décidé de s’interroger sur la façon d’accompagner les jeunes à reconnaître et à accueillir l’appel à l’amour et à la vie en plénitude. Elle souhaite également demander aux jeunes eux-mêmes de l’aider à définir les modalités les plus efficaces aujourd’hui pour annoncer la Bonne Nouvelle. À travers les jeunes, l’Église pourra percevoir la voix du Seigneur qui résonne encore aujourd’hui. Comme jadis Samuel (cf. 1 S 3,1-21) et Jérémie (cf. Jr 1, 4-10), certains jeunes savent découvrir les signes de notre temps qu’indique l’Esprit. En écoutant leurs aspirations, nous pouvons entrevoir le monde de demain qui vient à
notre rencontre et les voies que l’Église est appelée à parcourir.
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Le Saint-Siège
LETTRE DU PAPE FRANÇOIS
AUX JEUNES À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DU DOCUMENT PRÉPARATOIRE DE LA XV ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES
Chers jeunes,
j’ai la joie de vous annoncer qu’en octobre 2018 se célébrera le Synode des Évêques sur le thème « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Je vous ai voulu au centre de l’attention parce que je vous porte dans mon cœur. Aujourd’hui même est présenté le Document Préparatoire, que je vous confie comme “boussole” tout au long de ce cheminement.
Me viennent à l’esprit les paroles que Dieu adressa à Abram : « quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai » (Gn 12, 1). Ces paroles s’adressent aujourd’hui aussi à vous: ce sont les paroles d’un Père qui vous invite à “sortir” pour vous lancer vers un futur non connu mais porteur de réalisations certaines, vers lequel Lui-même vous accompagne. Je vous invite à écouter la voix de Dieu qui résonne dans vos cœurs à travers le souffle de l’Esprit Saint.
Quand Dieu dit à Abram « quitte! » que voulait-il lui dire? Certainement pas de s’éloigner des siens ou du monde. Ce fut une forte invitation, une provocation, afin qu’il laisse tout et aille vers une nouvelle terre. Quelle est pour nous aujourd’hui cette nouvelle terre, si ce n’est une société plus juste et fraternelle que vous désirez profondément et que vous voulez construire jusqu’aux périphéries du monde?
Mais aujourd’hui, malheureusement, « quitte! » revêt aussi un sens différent. Celui de la prévarication, de l’injustice et de la guerre. Parmi vous de nombreux jeunes sont soumis au chantage de la violence et contraints de fuir leur pays natal. Leur cri monte vers Dieu, comme celui d’Israël esclave de l’oppression du Pharaon (cf. Ex 2, 23).
Je souhaite aussi vous rappeler les paroles que Jésus dit un jour aux disciples qui lui demandaient : « Maître, où habites-tu? ». Il répondit : « Venez et voyez » (Jn 1, 38-39). Vers vous aussi Jésus tourne son regard et vous invite à aller chez lui. Chers jeunes, avez-vous rencontré ce regard? Avez-vous entendu cette voix? Avez-vous ressenti cette ardeur à vous mettre en route? Je suis sûr que, même si le vacarme et la confusion, semble régner dans le monde, cet appel continue à résonner dans votre âme pour l’ouvrir à la joie complète. Ceci sera possible dans la mesure où, avec également l’accompagnement de guides experts, vous saurez entreprendre un itinéraire de discernement pour découvrir le projet de Dieu sur votre vie. Même quand votre parcours est marqué par la précarité et par la chute, Dieu riche en miséricorde, tend sa main pour vous relever.
À Cracovie, lors de l’ouverture de la dernière Journée Mondiale de la Jeunesse, à plusieurs reprises je vous ai demandé : « peut-on changer les choses? ». Et vous avez crié ensemble un retentissant « oui! ». Ce cri nait de votre cœur juvénile qui ne supporte pas l’injustice et ne peut se plier à la culture du déchet, ni céder à la globalisation de l’indifférence. Écoutez ce cri qui monte du plus profond de vous! Même quand ressentez, comme le prophète Jérémie, l’inexpérience due à votre jeunesse, Dieu vous encourage à aller là où Il vous envoie : « N'aie aucune crainte [...] car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 8).
Un monde meilleur se construit aussi grâce à vous, à votre désir de changement et à votre générosité. N’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux, ne temporisez pas quand la conscience vous demande d’oser pour suivre le Maître. L’Église même désire se mettre à l’écoute de votre voix, de votre sensibilité, de votre foi; voire de vos doutes et de vos critiques. Faites entendre votre cri, laissez-le résonner dans les communautés et faites-le arriver aux pasteurs. Saint Benoît recommandait aux abbés de consulter aussi les jeunes avant toute décision importante, parce que “souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur” (Règle de Saint Benoît III, 3).
Ainsi, aussi par le cheminement de ce Synode, mes frères Évêques et moi-même nous voulons devenir encore plus les collaborateurs de votre joie (cf. 2 Co 1, 24). Je vous confie à Marie de Nazareth, une jeune comme vous vers qui Dieu a tourné son regard plein d’amour, pour qu’elle vous prenne par la main e vous guide à la joie d’un “me voici!” total et généreux (cf. Lc 1, 38).
Avec mon affection paternelle,
Du Vatican, le 13 janvier 2017
FRANÇOIS
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