COMME DES RAMEAUX D’OLIVIERS

Monition avant la Messe

Année C - Dimanche des rameaux (Lc 22,14-23.56)                                  

par André De Vico, prêtre

correction française: merci à mes amis

 

      “Les enfants des Hébreux, portant des branches d’olivier, allèrent au-devant du Seigneur; ils criaient et disaient: Hosanna au plus haut des cieux.” (antienne à la Messe) 

      

      Dans le drame de la passion nous trouvons toute sorte de contradictions: des gens qui applaudissent, des gens qui maudissent; des prêtres qui condamnent, des politiciens qui s’en lavent les mains; un disciple qui renie et pleure, un autre qui trahit et court se pendre … Tout commence avec l’enthousiasme d’une foule de pèlerins qui accompagne Jésus comme un roi qui prend possession de son royaume, désarmé et bénissant, chevauchant une ânesse avec son petit à côté, entouré d’enfants et de leurs mères en fête, et de spectateurs occasionnels … Rien d’organisé, un triomphe spontané, une solennité modeste, des gens qui étendent leur manteaux, des garçons qui coupent des rameaux et les secouent en faisant du bruit. Un roi sans couronne, sans palais, sans cour, sans soldats, sans chevaux, sans conquêtes, un roi qui dit être à la tête d’un royaume qui n’est pas de ce monde, au point qu’aucune armée ne peut venir lui porter secours contre ses ennemis … 

     

      Il ne s’agit pas d’une menace politique réelle, on dirait plutôt du folklore, pourtant le chefs et les notables de la ville sont nerveux: “qui est-ce?” “le prophète Jésus, qui vient de Nazareth!” Les vieux adversaires se mobilisent et profitent de l’occasion pour régler leurs comptes avec lui avant Pâques. Ils organisent la trahison, l’arrestation, le recrutement des faux témoins, tout en impliquant l’opinion publique. On parle du même peuple, des mêmes personnes, du même lieu: ceux qui avaient proclamé “hosanna” commencent à hurler: “crucifie-le!” En peu de jours, la foule passe de l’enthousiasme à la colère: le pouvoir médiatique des prêtres de l’époque! Tous ont parlé, proclamé, accusé, jugé, blasphémé … la terre aussi a fait entendre ses secousses, et le voile du temple s’est déchiré.      

 

      En arrière-plan de ces événements se dresse un témoin muet: l’olivier. Ses rameaux ont caractérisé le triomphe à l’entrée de la ville sainte. Dans le jardin du Gethsémani il y a des oliviers qui, avec leurs torsions centenaires, semblent vouloir s’associer à la passion. Sur le Golgotha, a-t-on raison de penser que la croix a également été tirée d’un olivier? La tragédie terminée, le rideau tombé, le calme rétabli, voici la figure de Joseph d’Arimathie qui se distingue: lentement, sans se soucier ni du régime ni de l’opinion publique, Joseph s’intéresse à l’enterrement, à ses frais, dans un terrain à lui, qui sera le jardin de la résurrection, entouré d’oliviers.      

      

      Ȇtre au centre de l’attention publique est considéré un succès. Tous veulent triompher ou, au moins, se faire remarquer. Mais l’objet de l’espérance chrétienne est ailleurs, il faut aller plus loin, il faut traverser les ténèbres théologiques. 

 

      En ces jours de Semaine Sainte,  éteignons tout canal de distraction, évitons toute dissipation. Avec notre recueillement et notre adoration silencieuse, cherchons à être comme ces rameaux d’oliviers: des témoins de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Christ! Que ces rameaux soient le signe de notre volonté de suivre le Seigneur jusqu’au bout, pour pouvoir enfin participer à sa gloire!          

  

      Amen

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