Réflexion sur l’Évangile du dimanche et des Fȇtes
Année C -VI Ordinaire (Lc 6, 17.20-26)
par André De Vico, prêtre
Correction française: merci à mes amis
Les quatre “béatitudes” et les trois “malheurs” de l’Évangile de Luc, nous montrent de quelle manière Jésus voit la vie: soit nous cherchons “le royaume de Dieu”, soit “notre consolation”. Son point de vue est très différent du nôtre, ce sont deux manières irréductibles de concevoir la vie, avec des résultats diamétralement opposés. Le bonheur ne dépend pas de la quantité des biens acquis, mais d’une attitude intime et personnelle face aux richesses. Dans la catégorie des gens heureux, il y a les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent et qui sont exclus; dans celle des malheureux, on trouve les riches, les rassasiés, ceux qui rient, ceux qui cherchent et jouissent de la reconnaissance des autres. Certes, ce ne sera pas la pauvreté qui sauvera le pauvre, ni la richesse qui ruinera le riche. Jésus n’est pas en train de faire un exercice littéraire, c’est à dire: l’éloge de la misère et la condamnation de la richesse. Il s’agit plutôt de savoir sur quoi l’homme est en train de fonder sa vie, sur quel terrain il est en train de construire son édifice.
Imaginons notre vie comme un théâtre: au centre de la scène, sous les projecteurs, il y a un trône où j’écris: “moi!”, un “moi” qui tend à s’entourer des choses qui lui font plaisir et qui le satisfont. Aux premières places, je mets les gens sympathiques, ceux qui semblent être bien intentionnés envers moi, ceux de la part desquels j’espère obtenir une faveur, des félicitations, un changement de rôle, une promotion. Quand le “moi” est au centre de tout, les tâches essentielles de la vie sont mises à l’écart, et le scénario se déroule au hasard. Mais, si au lieu du “moi”, sur le trône de mon existence je mets “Dieu”, la scène de ma vie sera la même, mais tout va changer. Ce qu’avant j’avais mis à l’écart, dorénavant, se trouvera au centre: la famille, le travail, l’étude, la prière, etc. Autour de ce trône ne régnera pas le chaos ou la confusion, mais bien plutôt l’ordre.
Beaucoup se font des illusions et se trompent, en espérant que la richesse puisse rendre la vie plus confortable, en s’assurant contre les maladies, la douleur, la mort. En réalité, selon l’évangile des béatitudes, cette richesse non partagée, est un péril. Ceux qui la cherchent sans un sentiment de solidarité ou de participation, mettent leurs âmes en danger. Dans un coeur humain, la richesse tend à prendre le place de Dieu. De même, les applaudissements du monde sont un mensonge: ceux qui aujourd’hui m’encensent, demain seront les premiers à me traîner dans la boue. Le monde m’applaudit à condition que je parle son langage, que j’approuve ses envies. Il se trouve que ce que le monde promeut, Dieu le condamne. Bien évidemment, je ne parle pas du théâtre ou d’une scène réelle, là où un bon acteur gratifie et construit son public, un bon public, mais je parle du théâtre de ma vie, de mes attitudes faussées, par rapport aux choses et aux autres. Le théâtre est une métaphore de la vie, mais si je me mets à jouer la métaphore de la métaphore, je perds mon temps, je perds la vie même.
Il est bien vrai que, de temps en temps, le Seigneur m’envoie un ange en chair et en os pour bénir et encourager ce que je fais, mais je ne dois pas chercher cela: le bonheur qui accompagne un message divin est rare, précieux, il arrive quand je m’y attend le moins. Ordinairement, je dois interroger mon meilleur témoin: ma conscience. Je n’ai donc pas besoin de l’approbation des autres sur mes actions. La pauvreté consiste à avoir juste ce qu’il faut pour mener une vie digne, sans désirer plus. Il s’agit d’une attitude qui, à part le maximum de satisfaction, me donne accès à une héritage magnifique: le royaume de Dieu!
Amen
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