Réflexion sur l’Évangile du dimanche et des Fêtes
Année C - III Advent (Lc 3, 10-18)
par André De Vico, prêtre - correction française: merci à mes amis
“Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes” (Fil 4, 4)
Le troisième Dimanche du temps de l’Avent, traditionnellement dit: “Dominica laetare”, est dédié au thème de la joie, qui imprègne la liturgie d’aujourd’hui. Mais si nous regardons autour de nous, on dirait qu’il n’y a pas de quoi être joyeux. L’indice de la bourse se déplace d’un temps de prospérité vers un temps de crise. Si, d’un côté, nous sommes tellement rassasiés et pleins de choses, que nous ne savons plus quoi inventer, quoi vendre et quoi se faire comme cadeaux, de l’autre, quand la crise arrive, nous ne savons pas comment faire pour payer les impôts, la maison, les courses. L’ample disponibilité de biens superflus provoque un désordre du désir, et n’ayant pas les moyens d’y faire face, on se retrouve en dépression. En effet, nous avons tant de possibilités de vacances et de divertissements, que nous ne savons même pas où aller. Des fois on rit et on trinque en toute allégresse, mais si nous descendons dans la cantine de l’âme, nous nous retrouvons avec un vide abyssal peuplé par les fantasmes de l’inquiétude et de la préoccupation.
Quand nous prions à l’Église, c’est encore pire: nous ressemblons à des êtres tristes et sans joie, rien de surprenant si les jeunes ne suivent pas. On dirait vraiment qu’on a épousé la tristesse. Aller à la Messe comme s’il y avait une taxe à payer, comme si c’était un enterrement, et de fait il y a des gens qui ne viennent qu’en cas d’enterrement. Sans un lien communautaire, il arrive que certains choisissent l’“intimité”, mais c’est quoi l’ “intimité”, dans un lieu et avec une liturgie prévue pour la prière communautaire? Et pourtant notre histoire personnelle, même chargée de pesanteurs, si mystérieuse et parsemée de douleurs qu’elle soit, est accompagnée par une annonce de félicité. Là-haut, il y a toujours quelqu’un qui nous aime, qui s’approche de nous, et qui veut notre bonheur. Il ne faut donc pas nous laisser aller au désespoir, mais faire appel à l’antidépresseur de l’espérance !
Sophonie dit bien: “Ne crains pas, Sion! Ne laisse pas tes mains défaillir” (3, 14). Saint Paul aussi: “Ne soyez inquiets de rien” (Fil 4,6). Donnons la juste importance aux choses. Ne cédons pas au désespoir. Il n’est pas dit que celui qui croit, qui prie et qui fait pénitence, doit montrer nécessairement le visage triste de quelqu’un qui a de gros ennuis! Saint François d’Assise, le “bouffon de Dieu”, avec les stigmates du Christ dans sa chair, est l’être le plus heureux de l’univers! Comme dit le proverbe: “un saint triste, est un triste saint”. “Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes” (Fil 4,5). Votre comportement, votre amabilité, votre style de vie … que tout le monde le sache, que tous voient le Seigneur qui approche! Mais la joie est chose rare, à conquérir avec l’ascèse et le renoncement. Ce n’est pas par obligation, mais par amour. Une maman est une vraie maman parce que elle se donne, et on peut dire de même d’un papa, d’un ami, d’un enseignant, d’un pasteur … La joie est là!
Le faux cadeau est confectionné par l’un, pour anticiper le faux cadeau de l’autre. À la base de cette imposture, la préoccupation de faire bonne impression. Le vrai don est à fonds perdu, il arrive inattendu, et suscite en celui qui le reçoit l’émerveillement de la Grâce, parce que il n’y a rien de plus “gratuit” qu’un Dieu qui se donne, au point que des hommes ne sont pas disposés à croire en lui, ne croyant pas à la gratuité!
Amen
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