Réflexion sur l’Évangile du dimanche et des Fêtes
AnnéeC - I Advent (Lc 21, 25-28; 34-36)
par André De Vico, prêtre - correction française: merci à mes amis
“Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les soucis de la vie”
Sur les ruines du désastre national d’Israël, en pleine désolation d’exil, alors que la ville est détruite et les gens épuisés par la faim, Jérémie dirige son attention vers ce tout petit détail qu’est un bourgeon qui a germé - de manière surprenante - parmi les décombres: “… en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice”(Jér 33, 15). Il est bien vrai que les temps sont difficiles, mais il y a un principe de justice qui nous revient comme un germe. Ça bouge! Toute la justice de la terre est contenue en ce “germe”!
Pour les chrétiens, il s’agit du Christ. De fait, aujourd’hui une nouvelle année liturgique commence, une nouvelle considération de sa personne et de son message. “Adventus” signifie “venue”, ce qui implique le sens de l’attente. De quelle manière? Ce n’est pas la même chose de passer une journée sans attendre personne, ou en sachant qu’à tout instant une charmante visite peut se proposer. Une demi-heure d’attente dans une salle médicale peut sembler une éternité, les gens deviennent nerveux. Ce n’est pas bien d’attendre de cette façon.
Quand le matin nous sommes pris par l’ennui, on s’attend à ce que la soirée soit belle. Le soir venu, l’esprit nous renvoie au souci des tâches à accomplir le lendemain. Il pleut, et nous boudons le soleil. Le soleil vient, et on regrette la pluie. En été, nous avons envie de l’hiver, et en hiver, de l’été. S’il y a une fête, nous y allons avec enthousiasme, mais après, au milieu de tant de gens, comme rien ne se passe et nous ne rencontrons personne, nous nous en allons déçus. Ce type d’attente, cet excès d’attentes, ne satisfait pas! Ce n’est pas comme ça qu’on attend le Seigneur!
De même, une personne peut passer des années à attendre l’amour, mais quand l’amour sera venu, et il n’y aura plus rien à attendre, il semblera déjà une chose passée, expirée. La jeune fille pense que demain sera heureux par le baiser d’un prince. La demoiselle pense que demain sera heureux parce qu’il y aura quelqu’un qui l’attend à l’autel. La femme mariée pense que demain sera heureux parce que un divorce va lui rendre sa liberté de jeune fille. C’est le dépit du bonheur: dans le moment où on semblerait l’avoir atteint, il glisse toujours plus loin. Quelque chose nous pousse vers un événement ou une rencontre qui devrait se produire, mais que la vie contredit ponctuellement. Si les sentiments sont ceux-ci, il faut juste qu’on finisse par attendre les malaises, les maladies et la mort, mais … est-ce que c’est l’amour qui est faux, ou c’est l’attente qui a été faussée? Je me suis trompée de mari, ou je me suis trompée de ménage?
La Liturgie de l’Avent nous demande de porter une grande attention à notre “paysage interne”, autant dévasté qu’il soit. Laissons-nous impressionner par ce petit germe de justice, plus que par les désastres qui s’y sont produits! Les accidents de la vie, loin de nous entraîner dans un cercle de désespoir ou d’humour noir, nous invitent à une meilleure sobriété. Comme des braves adolescents conscients, lancés à la conquête d’un statut de maturité, apprenons à ne pas trop demander, et à éduquer notre désir, pour atteindre notre but: pouvoir rencontrerle Seigneur, le jour de la décision!
Ce qu’on appelle “la fin du monde”, ou “jour du jugement”, qui sera également notre “fin personnelle”, correspond au jour de “sa venue”. À la fin de notre vie, si nous avons cru en lui, sur cette porte qui se trouve tout au fond, il n’apparaîtra pas le mot: “Exit”, mais: “Entry”. “Sa venue” marque l’entrée dans la vie pleine, celle que nous avions souhaitée depuis longtemps!
Amen
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